Lettre d'information février 2022

« Le PER (Plan Epargne Retraite) oui, mais… pas que ! »

Source « Les Echos et gestion de Fortune »

L’engouement pour le nouveau PER semble montrer une plus grande attention portée par les Français à la nécessité de préparer sa retraite, le système de la répartition à lui seul s’essoufflant en raison de la constante baisse du rapport entre le nombre d’actifs et celui des retraités.

Ses avantages sont nombreux : pouvoir se constituer une épargne significative sur une durée longue avec un avantage fiscal à l’entrée, investir sur un nombre infini de supports (financiers, immobiliers, fonds €, titres côtés, non côtés…) tout en ayant le choix d’une sortie en capital ou en rente.

Cependant, ne miser que sur le PER ne permet pas de combiner plusieurs solutions financières pour obtenir un complément de revenu optimisé pour la retraite.

En effet, l’assurance vie constitue aussi une solution incontournable pour se constituer une réserve financière pour ses vieux jours en toute liberté, au moins pour deux raisons : sa liquidité et sa fiscalité.

Le PER bloqué jusqu’à la retraite a certes gagné en souplesse puisque, désormais, outre les cas extrêmes (décès du conjoint, invalidité, surendettement, liquidation judicaire…) il peut être débloqué pour financer l’achat de sa résidence principale. Cependant, l’assurance vie permet à tout moment de faire l’objet de rachats (partiel ou total), ou d’avance en cas de besoin de trésorerie temporaire.

Même si le PER génère une économie d’Impôt sur le Revenu en phase de constitution au travers de ses cotisations déductibles chaque année dans une limité pouvant aller jusqu’à 76 000€ pour un TNS (Travailleur Non Salarié), le régime fiscal de l’assurance vie est aussi très généreux puisque, seuls les retraits ou rachats sont taxés sur les gains réalisés. De plus, le choix existe entre l’Impôt sur le Revenu ou un taux de Prélèvement Forfaitaire Libératoire (PFL), dont le montant varie selon que les intérêts sont associés à des versements avant ou après le 27 septembre 2017.

Ensuite, passés 8 ans, les souscripteurs bénéficient d’un abattement de 4 600€ (9 200€ pour un couple) qui, accordé chaque année, permet d’ajuster le montant de ses retraits pour profiter d’un complément récurrent de revenus défiscalisés, tout en conservant la main sur son ou ses contrats. Enfin, l’assurance vie peut être transformée en rente viagère qui sera taxée sur la base d’une assiette dégressive selon l’âge de l’épargnant au moment de la conversion.

Le PER, quant à lui, offre théoriquement plusieurs possibilités de sortie : un capital récupéré en une fois ou fractionné dans le temps, une rente viagère (option réversible à un taux de réversion choisi (60% ou 100%), par palier, avec annuités garanties) ou un mix des deux.

Cependant, attention à un arrêté publié en juillet 2021 fixant le seuil de rente mensuelle déclenchant une sortie en capital à 100€ pour tous les contrats retraite (au lieu de 40€ jusque-là pour les anciens PERP, Madelin, Article 83), ce qui correspond à un montant d’épargne constituée de l’ordre de 30 000€ - 35 000€, soit les encours moyens répertoriés sur la plupart des PERP et Madelin.

Ce qui signifie que vous serez contraint à terme de récupérer votre PER seulement sous forme de capital, taxé à l’Impôt sur le revenu sur les versements et au PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique de 30%) sur les intérêts.

N’hésitez pas à solliciter vos Conseils pour effectuer les choix les mieux adaptés à votre situation.