Lettre d'information Juillet 2016 "Le défi de l’illettrisme financier"

Le décalage entre le niveau de connaissance des particuliers en matière financière par rapport à la
complexité des produits d’épargne et de crédit génère des difficultés de pédagogie et de responsabilité.


Dès 2013, la Banque de France et les Credoc ont présenté les résultats d’une enquête sur un échantillon
de 2 000 personnes ayant à répondre à 3 questions de culture financière de base portant sur les intérêts
financiers, l’inflation et les risques liés aux placements : 31% seulement ont répondu juste aux 3
questions, 15% ayant eu « tout faux ».
Les résultats s’améliorent avec le niveau d’études (47% de bonnes réponses pour les titulaires du
baccalauréat, 64% chez ceux qui ont fréquenté l’université. Mais en ce qui concerne les Catégories
SocioProfessionnelles (CSP), les meilleurs répondants (les travailleurs indépendants) ne vont pas au-delà
de 38% et les personnes âgées de plus de 65 ans, très représentées parmi les clients de gestion privée,
sont seulement 24% à répondre juste (34,2% chez les 51-65 ans).
Plus récemment, en 2014, IPSOS a réalisé une enquête sur 1 200 personnes, dont plus de 60%
appartenaient à des CSP favorisées, devant répondre notamment à des questions de base en économie et
en calcul (partage, intérêts, inflation). Les résultats ont confirmé ceux de la Banque de France et du
Credoc : ¼ seulement a répondu correctement aux 6 questions posées et un autre ¼ à 5 d’entre elles.
A une question sur les intérêts composés, où les bonnes réponses n’excèdent pas 54%, le taux d’erreur
est encore d’1/3 chez les personnes ayant un niveau universitaire ainsi que chez les cadres et les
professions libérales.
Ceci explique certainement cela : l’Autorité des Marché Financiers (AMF) a infligé à la Banque
Postale en 06/2016 une sanction de 1,5 Million d’€ pour insuffisance d’informations concernant
la commercialisation de fonds communs de placement à destination de particuliers
(Progressio et
Progressio 2016). En effet, l’AMF reproche à la Banque Postale d’avoir insuffisamment informé les clients
qui souhaitaient vendre leur part sur les pertes potentielles, d’avoir fourni un conseil en investissement
inadapté et de ne pas avoir conservé de preuves permettant de retracer les services fournis….

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