Lettre d'information Décembre 2016 : « La sagesse de l’argent »
/« La sagesse de l’argent »
« Être riche en France demeure « mal vu », presque suspect en raison de notre triple héritage catholique, républicain et
aristocratique, tous trois contraires à l’argent : pour Basile de Césarée, Père de l’Eglise (329-379), l’argent est « le fumier
du diable » ; pour les Aristocrates, l’argent ne vaut que s’il est dilapidé et pour nombre de figures de la Révolution, l’argent
est criminel puisqu’il attente à un principe fondateur de la République: l’égalité.
Et les choses ont la vie dure puisque Balzac dans le Père Goriot fait dire à Vautrin au XIXème siècle, « qu’à l’origine de
toute grosse fortune, il y a un crime qui a été bien dissimulé ».
En réalité, les Français adorent l’argent mais sur le mode de la dénégation : à la fois, on voudrait un Etat Providence – et
donc riche – qui assure les transports publics, la santé, le logement, la sécurité… et en même temps, les Français sont
jaloux de la réussite des autres : ils n’attribuent pas la réussite à l’intelligence ou à l’habileté mais la portent au débit de la
malignité du système économique qui privilégie certains et abandonne les autres dans la pauvreté.
Les Français délèguent à l’Etat non seulement leur passion de l’égalité mais aussi l’initiative économique. La principale
ressource de la puissance publique est sa capacité à prélever l’impôt et cela depuis les Capétiens….C’est à l’Etat qu’est
demandé de corriger les disparités, ce qui le rend à la fois redistributeur et planificateur.
L’Etat français gère 57% de la richesse publique, ce qui est unique en Europe et la question n’est pas ce taux , car en
Finlande avec un taux comparable « ça marche ».
Alors notre cas est-il désespéré ? Non, selon Pascal Bruckner, les Français sont un peuple de sybarites, amoureux du
luxe, qui jouent les moines sans s’interdire les joies de la table et les bénéfices de la prospérité.
Comment sortir de ces contradictions ?
Un exemple : rendre l’impôt acceptable. Imaginons un impôt pédagogique qui nous explique à l’€ près, l’usage qui sera
fait de notre contribution fiscale et la raison de cet usage. Les citoyens demandent de la clarté, de la transparence.
Somme toute, l’argent adoré ou l’argent détesté constituent 2 impasses. L’argent n’existe pas en soi, parler d’argent c’est
toujours parler d’autre chose, de luxure, de puissance, de possession, d’amour. Il n’est jamais que le miroir de nos
propres passions et quand nous le blâmons, ce sont ces passions que nous dénonçons tout en les protégeant grâce à cet
intermédiaire magique et génial ».
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